
Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis Valentine Lambert, entrepreneuse depuis bientôt quarante ans et fondatrice d’Agaphone, en 1985. Je suis également maman de six garçons, avec un équilibre précieux entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle.
Pourriez-vous nous parler de votre entreprise, de son histoire, de ses activités ?
J’ai lancé Agaphone le 4 décembre 1985… dans une chambre à coucher, alors que j’étais enceinte de mon troisième fils et que je venais de fêter mes 25 ans. La création de l’entreprise n’est pas le fruit du hasard : j’ai découvert que les PTT mettaient en place la technique du transfert d’appels, et j’y ai vu l’opportunité d’importer en France un concept américain qui reposait sur cette technologie.
J’ai donc été la première à introduire ce type de service en France : un accueil téléphonique externalisé, pensé pour les entreprises. C’était un concept encore très nouveau qu’il a fallu faire accepter dans les mentalités françaises.
Je n’avais pas forcément les moyens pour la publicité au démarrage. J’ai eu un coup de pouce avec une amie qui travaillait au « Figaro » qui a publié un papier intitulé « Même les jeunes jouent au Portfolio ». Cet article m’a offert une première visibilité et la presse s’est emparée du sujet d’une jeune entrepreneuse de 25 ans, enceinte qui importait un concept américain.
J’ai aussi fait du porte-à-porte, participé à de nombreux concours d’entreprises et mon histoire atypique a marqué les jurys. J’en ai remporté un certain nombre, ce qui a contribué à asseoir la crédibilité d’Agaphone et à faire connaître notre modèle. Je passais parfois jusqu’à 5 heures par jour au téléphone pour prospecter : le commerce, c’est un jeu et j’y ai joué à fond !
Quarante ans plus tard, Agaphone est toujours en France, ce dont je suis très fière. Nous avons deux plateaux, à Cabourg et à Paris. Nous travaillons principalement avec des entreprises. Notre tout premier appel professionnel est d’ailleurs arrivé suite à un article dans Profil Entreprises, qui mettait en avant notre approche économique innovante.
Aujourd’hui, Agaphone compte près de 50 collaborateurs. Je dirige l’entreprise seule, tout en restant très impliquée auprès du monde entrepreneurial. Mes enfants ont tous choisi la voie de l’entrepreneuriat, chacun avec sa propre histoire, et c’est une grande fierté de leur avoir transmis le goût de la création et surtout de les voir écrire leurs propres chemins.
Quelles sont, selon vous, les évolutions et perspectives du métier de l’accueil téléphonique aujourd’hui ?
Nous vivons une période où la robotisation et la digitalisation progressent très vite. C’est à la fois enthousiasmant et un peu inquiétant. C’est une petite menace mais rien ne remplacera une voix humaine.
Chez Agaphone, nous utilisons un peu ces outils, avec le logiciel Callibri et uniquement pour faciliter le travail quotidien et alléger les tâches administratives. L’objectif est de digitaliser ce qui peut l’être, afin que nos collaborateurs puissent se concentrer sur l’essentiel : décrocher au plus vite et valoriser pleinement leur métier.
Depuis combien de temps êtes-vous adhérente au SIST ?
Je suis adhérente depuis les débuts du SIST. J’ai vu l’association évoluer, grandir, s’adapter aux transformations du secteur et aux besoins des entreprises. Ce qui m’a toujours frappée, c’est la qualité des relations entre les membres : même si nous sommes concurrents, il règne une véritable bienveillance, un respect mutuel.
L’adhésion m’apporte aussi beaucoup d’informations utiles. Le dernier séminaire, par exemple, était particulièrement intéressant avec l’intervention de Stéphane Gauthier sur l’enchantement client et collaborateur !
Pour donner envie à de futurs adhérents, pourriez-vous nous dire ce que vous apporte le SIST ?
Le SIST apporte avant tout du partage. Quels que soient la taille ou le secteur des entreprises, nous nous retrouvons souvent autour des mêmes problématiques, et cela fait beaucoup de bien de les aborder ensemble. L’entrepreneur est souvent isolé ; au sein du SIST, on découvre un espace où l’on peut échanger en toute bienveillance, sans jugement, avec des personnes qui comprennent réellement les enjeux de notre métier. C’est un réseau profondément tourné vers le partage !
Pourriez-vous nous décrire plus en détail vos activités au sein d’Agaphone ou dans le cadre d’autres structures ?
Je dirige aujourd’hui une holding, Agacroissance, qui regroupe trois filles :
Agaphone, spécialisée dans l’accueil téléphonique externalisé.
Agaburo, qui gère la partie domiciliation des entreprises
Agafuture, qui s’occupe du Domaine de Bois Roger, un lieu auquel je suis particulièrement attachée.
Le Domaine de Bois Roger est un espace chargé d’histoires : il a notamment appartenu à Jacques Perrin, le réalisateur du Peuple Migrateur. C’est un cadre exceptionnel que j’ai choisi d’ouvrir à différents types d’événements : mariages, séminaires, shootings photo, soirées… Chacun peut y imaginer et créer son propre événement. C’est un lieu qui fait le lien, un endroit où l’on se connecte vraiment aux autres.
De nombreuses entreprises viennent déjà s’y réunir : une vingtaine de clients d’Agaphone y ont organisé leurs séminaires. Cela répond à un besoin profond : recréer du lien humain, se reconnecter dans un monde où l’on a parfois oublié de se parler. Le domaine s’y prête particulièrement bien.
Nous accueillons aussi bien de petits comités de direction que de grands rassemblements. Nous l’exploitons pleinement depuis septembre 2023, c’est donc encore récent, mais la dynamique est très prometteuse.
Avez-vous une anecdote marquante ou un souvenir à partager avec nous, en lien avec votre activité ou votre parcours ?
J’ai vécu beaucoup de moments marquants en près de quarante ans d’entrepreneuriat, mais certains restent particulièrement vivants.
Il y a d’abord l’ouverture de notre site de Cabourg, il y a treize ans : une aventure humaine formidable.
Et puis il y a nos tout débuts. Je me souviens très bien de mon premier client : Monsieur Citbon. Il a pris un abonnement… parce qu’il était envahi d’appels de sa mère !
J’avais décidé de lancer Agaphone en 24h/24. Après dix réveils à 3h du matin et ma vie de jeune maman, j’ai dû arrêter le service de nuit pour finalement le rouvrir il y a deux ou trois ans, en France, avec une organisation adaptée.
Il y a eu aussi de belles audaces. Un jour, mon beau-frère m’appelle : « J’ai 17 panneaux 4×3 mètres libres sur Paris, si tu veux les prendre, dépêche-toi ». Le soir même, je faisais imprimer un immense visuel Agaphone avec la phrase : « Il n’y a plus d’abonnés absents ». Résultat : 17 panneaux, dont un à Porte Maillot. Une campagne qui a donné une visibilité incroyable.
Ce que je retiens avant tout, c’est l’aventure humaine et de jolies fiertés comme celle de voir des équipes avec beaucoup d’engagement et d’attachement à la marque. Comme on dit : « Seul on va vite, ensemble on va plus loin ».
Depuis le début, mes valeurs sont restées les mêmes : avancer avec sérénité, garder en tête que rien n’est jamais acquis, et conjuguer exigence et bienveillance dans tout ce que je fais. C’est ainsi que l’on me perçoit.
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